Que faire maintenant ?

Story by Niki_Roo on SoFurry

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#6 of Ryan


De retour chez lui, Ryan se remet doucement de ses aventures. Il a du mal à croire que c'était bien vrai, mais en passant la patte sur son visage et en voyant le sang qui coule toujours, il ne peut plus douter. Il va se rincer le visage à la salle de bain pour éviter de salir tout l'appartement.

Il se passe un peu d'eau là où il a été griffé, fait partir le sang avec de l'eau et se regarde dans le miroir. La blessure est très superficielle. Il se sèche un peu et, rassuré, revient dans la pièce principale.

Assis dans son fauteuil, il repense à ce qui s'est passé. Il ne comprend tout simplement pas. Il avait tellement peur des vampires qu'il n'a pas fait attention aux autres dangers et finalement, quand l'un d'entre eux est arrivé... C'était pour le sauver ! Mais pourquoi ? Les vampires sont censés être des monstres féroces ! Pourtant, en y repensant, celle-ci n'avait rien d'un monstre... Elle faisait peur, ce qui est normal pour un vampire dont les crocs sont encore couverts de sang, mais s'il devait choisir, il dirait qu'elle était belle. D'une beauté dangereuse et effrayante, mais belle.

Après avoir appliqué un pansement sur son visage pour éviter de saigner plus, il s'apprête à aller se coucher. De toute façon, il n'y a pas grand chose d'autre à faire pour aujourd'hui. En y repensant, il n'a pas eu le temps de lui dire merci à cette vampire qui l'a sauvé... La fatigue lui fait vite fermer les yeux.


Il a du mal à s'endormir. En se relevant un peu, il décide d'aller jeter un coup d'il à sa toile. Mais il ne la trouve pas. Un peu étonné, il fouille rapidement la pièce. Elle n'est pas là. Il ne comprend pas comment c'est possible et essaye de se rappeler la dernière fois qu'il l'a vue. Il voit l'allée sombre dans laquelle il s'est fait attaquer, et le tableau y est encore. Zut ! Il l'a donc oublié ! Il se dépêche de sortir et cours pour le reprendre. Au passage, il voit la pleine lune se refléter dans l'eau, mais ça n'a pas d'importance. Il s'en détourne rapidement et... Ah ! Voilà le pont ! Un peu plus loin, il voit déjà le tableau caché dans l'ombre. Il franchit le pont, mais juste quand il arrive de l'autre côté, il entend des bruits de pas. C'est encore eux ! Le renard blanc en tête, ils avancent sur le pont, l'air menaçant -- et très fâché. Ils ne doivent pas avoir le tableau! Il se jette dessus pour l'attraper. Une fois sa toile en sécurité dans ses pattes, il se retourne, juste à temps pour voir les voleurs crier et se sauver. Mais qu'est-ce qui se passe ? Il regarde à nouveau devant lui et... la chauve-souris est là ! Il est toujours à terre, mais il ne tente pas de se relever, il est hypnotisé par la créature. Elle se tient bien droite, les ailes déployées, et semble sourire. C'est... une vision magnifique. Il arrive enfin à regarder du côté des voleurs, mais ils sont déjà partis. Et quand il se retourne encore, elle n'est plus là. Ah, si ! Elle est là, sur un toit ! Il bondit vers elle, et s'arrête de justesse, les deux pattes sur le mur. Il veut comprendre, et puis, il doit la remercier ! Mais elle s'envole déjà. Non, il veut lui parler ! Il saute à sa poursuite, de toute la puissance de ses pattes. Après trois bonds, il est juste en dessous d'elle. Il saute encore, peut presque la toucher en l'air et... Non ! La rivière ! Il tombe ! Il ne voit plus rien, il est dans l'eau, il fait sombre ; il se débat comme il peut en criant, il se sent couler à toute vitesse et... se réveille à terre, à côté de son lit.

Il est en sueur, et tout enchevêtré dans ses couvertures. Un rêve... Ce n'était qu'un rêve... Soulagé, il souffle un peu. Puis, il remonte rapidement dans son lit et décide de se recoucher...


Pendant ce temps là, de l'autre côté de la rivière, un personnage caché entre dans un bar. Il porte une longue cape de couleur brune, bien serrée autour de lui pour ne laisser entrevoir que le minimum, et un vieux modèle de chapeau, aussi élimé que la cape. Habillé comme il l'est, la seule chose qu'il fait au final est d'attirer le regard. Le fait qu'il s'agisse d'un taureau n'aide pas non plus, son visage et sa carrure ne trompent pas. Et si par hasard personne ne l'avait remarqué, il faut ajouter à tout cela le pendentif qu'il porte : une sainte croix en argent, bien en évidence sur son torse. Presque plus personne ne porte ça de nos jours...

En arrivant près du comptoir, il commande un verre. Les clients ne manquent pas d'intérêt pour quelqu'un d'aussi étrange, mais aucun ne cherche à lui parler. Après avoir bu quelques gorgées, il se retourne vers le barman :

- J'ai entendu dire qu'il y avait des histoires de vampires qui circulaient ?

Celui-ci, assez taciturne, lui répond :

- Oui.

- Pouvez-vous m'en dire plus ?

- Non.

Le barman retourne à ses verres, sans plus se soucier du client.

Le taureau, un peu débouté, continue simplement son verre en buvant par petites gorgées. Il sait que plus il attend, plus il a de chances d'obtenir des informations.

Et en effet, il ne se trompait pas. Un renard blanc, celui-la même que la peur a fait perdre conscience quand Kayla l'a mordu, s'approche doucement.

- Tu cherches des ennuis ? Si j'étais toi, je me tiendrais bien à l'écart de ces créatures.

- Tiens donc ! Vous les avez déjà vues peut-être ?

Le renard remonte son col et lui montre les marques de morsures.

- J'ai dû me battre comme un forcené pour leur échapper, mais elles ont malgré tout su me prendre un peu de mon sang. J'aurais pu être moins chanceux...

L'il du taureau s'illumine à la vue des marques.

- Alors c'est bien vrai... Le mal est ici !

- Puisque je te le dis !

- Et où vous ont elles attaqué ?

- On marchait dehors à quatre. Il faisait nuit, mais en groupe, on a pas peur. Une de ces créatures a surgi de nulle part. J'ai sorti mon couteau, prêt à me défendre, mais les autres ont fui. Je m'apprêtais à me jeter sur elle quand deux... non, trois autres vampires sont arrivés. Je suis sûr que j'aurais pu avoir la première, mais contre quatre je n'avais aucune chance. Alors j'ai fui moi aussi. Mais ils sont rapides, et m'ont rattrapé. Je te passe les détails, mais j'ai dû faire semblant de me résigner et endurer la première morsure avant d'avoir une ouverture et de pouvoir m'échapper. J'ai donné un grand coup et j'ai entendu un bruit sec. J'espère que j'ai cassé un bras à celui qui me retenait ! Mais pourquoi toutes ces questions au fait ?

- Ce sont des créatures du mal. Elles ne doivent pas vivre.

Le renard remarque alors la croix que porte son interlocuteur, et commence à comprendre pourquoi il la porte. C'est encore un de ces fanatiques religieux.

- Et tu penses avoir une chance seul ? Ah! Ne me fais pas rire !

- Je ne suis pas seul. Dieu est avec moi.

Le renard abandonne et s'en va en marmonnant.

- Il est fou ce type...

Mais avant qu'il ne s'éloigne, le taureau l'interpelle à nouveau :

- Où était-ce ?

Maintenant, le renard n'a plus de doute. Ce type est complètement siphonné.

- Près du pont ! Si tu te fais tuer, ce n'est pas mon problème !

- Merci. Dieu te le rendra.

À ces mots, le renard secoue la tête en signe de résignation et s'en va. Ça ne vaut pas la peine d'essayer de le raisonner. Il peut bien mourir, il s'en fout.

Les autres clients, eux, ne se privent pas de rire du taureau. Pourtant, quand il se retourne pour les regarder, les rires se taisent. Il est stupide et il est fou. Un très mauvais mélange. Il vaut mieux ne pas chercher à se battre avec quelqu'un de ce genre. Pas quand il est deux fois plus costaud que vous et pourrait vous transpercer le corps de ses cornes...


De retour chez Ryan, notre artiste est sur le point de se lever. Un rayon de soleil l'a réveillé. S'habitude, il serait bien resté dans son lit un peu plus longtemps pour profiter de la chaleur mais cette fois, en se rappelant sa nuit agitée, il n'a pas trop envie.

Il n'a pas arrêté de rêver de cet accident toute la nuit. Non. En fait, il n'a pas arrêté de rêver d'ELLE. À chaque fois il la voyait devant lui, dans toute sa splendeur, les ailes déployées et un sourire aux lèvres. À chaque fois, il essayait de la remercier de l'avoir sauvé. Et à chaque fois, il n'y arrivait pas... Soit elle s'envolait, soit elle disparaissait, soit encore son rêve s'arrêtait là.

Il n'en peut plus. Il se demande même s'il ne devrait pas aller voir un psychologue, mais change vite d'avis en réfléchissant à ce qu'il devrait lui dire : "j'ai été secouru par un vampire et, depuis, plus rien ne va" ; ça ne fait pas très sérieux, et il n'a pas particulièrement envie de se retrouver à l'asile...

Mais que faire alors ? Encore maintenant, réveillé, elle occupe toujours ses esprits. Pourtant, ce n'est pas comme si elle lui avait donnée sa carte de visite ! Même s'il le voulait, il ne saurait pas la retrouver. Il ne va quand même pas aller demander à tout le monde dans le quartier du Port si quelqu'un sait où la trouver !

Il tourne en rond, sans savoir que faire. En voyant ses pinceaux dans un coin, il se rend compte qu'il est dans la même situation que la veille. Sauf qu'ici, il ne sait vraiment pas quoi faire : le tableau, hier, il pouvait encore choisir d'aller le continuer ; mais là ? Ce n'est pas comme la veille, où c'était la peur qui l'empêchait d'agir -- bien qu'il AIT peur d'y retourner. Cette fois ci, il ne sait tout simplement pas comment s'arranger. On ne retrouve pas un vampire comme on veut...

Et en attendant, il tourne toujours en rond. Et s'il demandait de l'aide ? Oui... Mais à qui ? Bien sûr pas aux instances officielles : qu'est-ce que la police pourrait faire de toute façon ? Et puis même, de quel droit leur demanderait-ils de la retrouver ?

À Stu ? Non, mieux vaut laisser le boulot en dehors de ça.

Éloïse ? Qu'est-ce qu'elle pourrait faire ? Il pourrait lui en parler, c'est vrai, mais à quoi est-ce que ça l'avancerait ? Elle ne pourrait pas y faire grand chose, n'est-ce pas ? Probablement pas... Mais avec elle, au moins, il se sent à l'aise. Et il a envie d'en parler. Même si ce n'est que pour ça : le simple fait d'en parler.

Au moins, il aura quelque chose à faire. Bien, c'est décidé, il va aller jusque là. Il regarde l'heure. 14h20. Il regarde à nouveau l'horloge, les yeux écarquillés : il est resté aussi longtemps que ça dans son lit ? Pourtant, il ne se sent pas bien reposé avec tous ces cauchemars. Enfin au moins, il n'aura pas à attendre longtemps avant de s'apprêter à partir. Le mieux serait d'arriver vers 3 heures, pour éviter les clients. Il n'a plus qu'à aller s'habiller...


Après quelques explications de Ryan, Éloïse le fait monter à l'étage pour être plus tranquille.

- Voilà, ce sera plus calme ici.

- Merci. Je suis vraiment désolé de t'embêter avec tout ça...

- Non, non, tu as bien fait. Je ne sais pas qui t'a fait ça, mais si je le retrouve, la police n'aura plus grand chose à récupérer...

Voyant le regard furieux d'Éloïse, Ryan se dépêche de rajouter :

- Ça va, ça va ! Ce n'est rien de grave ! Je t'assure ce n'est qu'une égratignure ! Je ne voulais pas t'inquiéter en disant ça !

Éloïse se calme un peu, mais on voit à ses yeux qu'elle est toujours aussi déterminée.

- Mais qu'est-ce qui s'est passé ? Ils t'ont attaqué sur le pont, tu m'as dit. Qu'est-ce qu'ils te voulaient ?

Ryan lui raconte alors tout ce qui s'est passé la veille sans omettre de détails, même la peur, pas si stupide que ça, qu'il avait de croiser un vampire. Après tout, Éloïse représente un peu sa famille pour lui.

Après avoir écouté tout le récit, elle se calme un peu.

- Donc, tu me dis que c'est un... vampire... qui t'a secouru ?

- Oui. Elle s'est jetée sur le meneur et l'a attrapé au cou.

- Mais... pourquoi est-ce que tu es convaincu que c'était un vampire ? Elle faisait peut-être ça pour leur faire peur.

- j'ai vu le sang qui coulait encore de ses canines...

À la tête qu'il fait en disant ça, Éloïse se doute que ce ne devait pas être très joli de voir ça.

- Ça devait être affreux à voir...

Ryan, comprenant mal la question, corrige tout de suite :

- Non. Je l'ai trouvée effrayante comme ça, bien sûr, mais si on retire le sang... Je dirais qu'elle était plutôt belle.

- En fait, je parlais du sang... Mais à t'entendre comme ça, ça ne devait pas être une expérience si traumatisante...

Ryan, un peu gêné, répond :

- Euh... Excuse-moi. Non, je ne suis pas "traumatisé". C'est juste que je ne comprend pas. Et j'ai l'impression de devenir fou.

- En gros, tu me dis que tu t'es fait attaquer par des voleurs, et qu'une belle vampire est venue à ton secours, comme un ange gardien. Pourquoi aurais-tu l'impression de devenir fou ?

En disant ça, elle rit à moitié, mais n'y met pas de méchanceté.

- Oh ça va, Ne te moque pas... Ce n'est déjà pas facile d'en parler !

- Non, non... Mais reconnais que c'est difficile à croire.

- Ça je le sais.

- Et quand elle est partie, le type qu'elle a mordu la suivait ?

- Non. Quand elle l'a lâché il est tombé au sol, et il n'a plus bougé depuis.

- Bon, au moins, ça c'est déjà plus normal.

- Je ne sais plus ce qui est normal ou pas... En tout cas il ne s'est pas relevé comme un zombie avec des ailes qui lui auraient poussé dans le dos.

- Là c'est sûr que je ne t'aurais pas cru. Que tu me dise avoir vu une chauve-souris aux canines très longues s'amuser à mordre quelqu'un, je veux encore bien faire un effort et te croire, mais là...

- Non, je ne crois pas qu'elle "s'amusait", comme tu dis. D'après un agent que j'ai rencontré il y a quelques jours, on a retrouvé plusieurs personnes mortes, vidées de leur sang dans le quartier.

- Je vois... Ah et aussi, tu m'as dit qu'elle s'est envolée en partant ?

- Oui.

- Tu l'as vue ?

- Euh... non, pas vraiment. Mais quand j'ai ouvert les yeux, elle n'était plus là. Et j'ai entendu des bruits d'ailes.

- Ok. Encore un mystère à éclaircir.

- On voit que tu n'y crois pas trop...

- En effet. Je veux bien croire que c'est ce que tu penses avoir vu, mais c'est tout. Pour moi, ce n'est qu'une renarde bien déguisée. Ce n'est pas la première fois qu'on aura vu ça. Tu n'as jamais vu toutes ces émissions ? Certains déguisements sont vraiment trompeurs.

- Pourtant, on ne peut pas dire qu'elle ressemblait à une renarde.

- Oui, je sais, une renarde n'a pas d'ailes dans le dos, c'est ça ?

- Non, non ! Je parlais du visage.

- Peut-être un masque ?

- Ok... Je vois que je n'arriverai pas à te convaincre.

- Si tu amènes ta belle ici pour me la présenter, peut-être...

Après ces mots, Ryan se met à rougir. L'intérieur de ses oreilles devient vite écarlate, tout au plaisir d'Éloïse qui ne manque pas de lui faire remarquer.

- Je ne sais pas pourquoi je rougis comme ça...

D'un air entendu, Éloïse le rassure :

- Ce n'est pas grave, moi j'en devine bien la raison...

Ryan, les oreilles encore plus rouges, répond vivement :

- Hé ! Mais c'est quoi tous ces sous-entendus ? Ça n'a rien à voir !

- Si tu le dis...

- ... Comme si je cherchais à sortir avec une vampire !

- Une renarde.

- Que tu dis.

- De toute façon, qu'est-ce qui t'en empêcherait ? Le fait qu'elle ne mange pas la même chose que toi ?

Ryan comprend très bien qu'elle fait allusion à Kari et elle.

- Non... Mais bon, je ne suis pas intéressé, c'est tout.

- Vraiment ? Pourquoi veux-tu la retrouver alors ?

- Et bien... Je lui dois des remerciements ! Elle m'a sauvé la vie quand même !

- Sans doute. N'hésite pas à me la présenter si tu la retrouves.

- Rigole bien, rigole bien... Tu verrais que ce n'est pas une renarde !

Un grand sourire aux lèvres, Éloïse lui répond :

- Ah ? Donc tu es intéressé alors ?

Ça a pour effet de raviver le rouge des oreilles de notre kangourou en un instant.

- Mais non ! Et puis, même si je la cherchais, je ne la retrouverais sûrement pas !

- Non, c'est vrai... Après tout, ce n'est pas comme si tu m'avais dit qu'il y avait une rumeur qui courait sur des vampires dans le quartier...

- ... Qu'est-ce que tu veux dire ?

- Que si des gens en parlent, il suffit de demander d'où viennent les rumeurs dans le premier cabaret venu. C'est probablement elle même qui les a lancées. Donc, tu peux la retrouver.

- ... Mais ça ne se fait pas ! C'est presque de l'espionnage !

- Qu'est-ce qui ne se fait pas ? Aller dans un café, ou parler avec les gens qui s'y trouvent ?

Elle affiche un grand sourire, en sachant que Ryan ne pourra pas répondre à ça.