Paul dans le métro

Story by zanian on SoFurry

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A story in French for the WTFur story contest


La station du métro dans laquelle il attendait était vaste, plus vaste que n'importe quel endroit il avait déjà visité dans le passé. Il pouvait entendre des discussions étouffées par la ventilation, mais ne savait pas d'où venaient celles-ci. Il pouvait voir des gens près de lui, mais ceux-ci étaient silencieux, plongés dans leurs propres activités; ces voix étaient-elles vraiment réelles ou provenaient-elles de sa nervosité?

Il attendit un moment, pour que le métro arrive; autour de lui des gens arrivaient et partaient, mais demeuraient silencieux, lui donnant l'impression qu'il était au centre d'une masse inerte, qui évitait son regard, mais qui le fixait dès qu'il avait le dos tourné. Quelles pouvaient être les intentions de cet être, qui le dévisageait en silence?

Les portes s'ouvrirent devant lui, l'invitant à pénétrer dans l'espace exigu qui s'ouvrirait devant lui; des regards se posèrent sur lui, l'examinant tandis qu'il posa les pieds dans le wagon. Il ne connaissait personne, rien ne lui semblait familier dans ce monde qui n'avait rien de naturel; de bleu, de gris et de blanc, c'était comme s'il avait été enfermé dans une boîte qui contenait avant des canettes de soda, excepté que cette fois, il n'était pas au menu avec une collation.

Le silence l'enveloppa, le rendant mal à l'aise; il était habitué à plus d'exubérances de la part des gens qui l'entouraient, ce qui n'était pas le cas. Il n'avait jamais eu ce type de sentiment avant, le laissant songeur pour un moment; était-ce la pression de la nouveauté, ou le fait qu'il pouvait sentir le regard des gens peser sur lui, espionner chacun de ses mouvements?

Il essaya de prendre place sur l'un des bancs, mais cela fut sans succès; chaque fois qu'il se dirigeait vers l'un d'entre eux, il pouvait voir que les gens bloquaient les sièges accessibles, l'ignorant du regard, mais portant assez attention sur lui pour ne pas avoir à supporter sa présence.

Il dut se résoudre à attendre debout, la barre d'acier lui servant de support temporaire tandis que le véhicule se remettait lentement en marche. Il pouvait sentir la vitesse de l'accélération, ses faibles muscles n'étant pas assez résistants pour le tenir en place de façon efficace.

Il attendit longtemps, se demandant pourquoi et comment ce moyen de transport fonctionnait, mais n'osant pas adresser à la parole aux gens qui composaient la faune, de peur que ceux-ci ne lui fassent subir des choses qu'il ne pourrait même pas prononcer...

Après ce qui lui être une éternité, tout s'arrêta, le wagon se figeant devant un mur vide, les portes restantes résolues fermées. Il ne comprenait pas pourquoi cela était en train d'arriver, mais il voulait maintenant sortir, n'étant pas à l'aise dans un environnement aussi restreint. Se dirigeant vers la porte, il se rendit compte que celles-ci étaient encore fermées, bloquant ainsi toute possibilité pour lui de sortir.

Cela aurait pu être qu'un simple désagrément, un inconvénient temporaire qui aurait été vite réglé, mais quand les lumières s'éteignirent, le laissant avec les autres dans une noirceur totale, il se rendit compte que cela n'était plus la même chose. Il regarda autour de lui; il ne pouvait plus voir les individus ni même les entendre, ce qui commençait à lui faire peur.

Il voulut continuer ses efforts, mais une voix apparue de nulle part, alimentant ses peurs. «À cause d'un problème d'alimentation électrique, le transport est temporairement hors service. D'autres messages suivront... mais cela sera probablement le dernier que tu entendras, Paul...» lui dit la voix, disparaissant après avoir délivré son message.

La voix désincarnée le connaissait, savait qui il était, malgré le fait qu'il n'avait parlé à aucun étranger, comme sa maman dit de faire. Comment cela était possible?

«Qui êtes-vous? Je ne vous connais pas, je n'ai jamais dit mon nom à personne et vous savez le mien.» Il posa ainsi la question à la voix, qui resta silencieuse, lui opposant un silence aussi révélateur que n'importe quelle autre réponse pourrait l'être. Le silence l'insulta, lui imposant une réalité qui n'était pas acceptable; il n'était pas élément que l'on pouvait connaître aussi facilement, malgré ce que cette voix pouvait l'affirmer...

Il se mit à crier, insultant la voix avec tous les mots qui lui venait à l'esprit, mais cela était inutile; la voix resta silencieuse, ne voulant pas donner satisfaction à celui-ci. Avait-il même une chance de se faire entendre, ou cela demeurait une quête sans espoir, qu'il avait entreprise dans le but de se réconforter?

Où étaient passées les autres personnes? Les gens, habituellement, ne disparaissent pas quand la lumière s'éteint autour d'eux, mais dans la situation actuelle, il ne pouvait ne plus voir personne, comme si ceux-ci s'étaient fondus dans l'obscurité, membres d'une race qui ne vive que pour habiter les ténèbres.

Il entendit les portes s'ouvrir, mais les lumières ne revinrent pas, le laissant seul dans devant le peu de choix qui s'offrait à lui. Il pouvait rester à l'intérieur et espérer que la lumière revienne le voir, un jour. Une attente qui pourrait se révéler futile, mais lui donner aussi espoir en même temps; était-il en position de refuser une telle chose?

Cependant, en restant dans l'obscurité, seul, il se mettait ainsi comme étant une cible potentielle, seul contre l'avance inévitable de ce qui l'aveuglait. Allait-il faire face à des choses qui allaient le détruire, ou allait-il voir des choses qui pourraient l'aider à comprendre la situation dans laquelle il était coincé?

La peur motiva son choix; il préféra sortir, pour trouver une sortie, que de rester seul et de faire face à tout ce qui pourrait se cacher dans les sombres recoins de son imaginaire. En sortant, il remarqua que la pénombre était la même, aucune lumière venant guider ses pas; il devait y avoir une sortie, une façon de se diriger vers l'extérieur, mais sans repères ni carte, cela lui était impossible.

Il voulait s'arrêter et pleurer, laisser le monde tourner autour de lui tandis qu'il oublierait tout pendant un moment, laissant ainsi les larmes le soulager temporairement. Ce fut avec stupéfaction qu'il sentit une main se poser sur son épaule, le faisant sursauter un moment. Est-ce finalement quelqu'un qui pourrait l'aider à trouver son chemin en dehors de cet enfer sombre?

«Est-ce que tu es perdu, petit» lui murmura la voix, une étrange intonation se répercutant dans la pièce; c'était comme si quelque chose émergeait de l'eau... non, pas de l'eau, mais plutôt de la vase ou de la pourriture...

Il se retourna, faisant ainsi face à ce qui lui avait adressé la parole; devant lui se dressait un individu à l'âge indéterminé, le regardant fixement. Il voulut lui répondre quand il vu le visage de celui-ci se mit à... changer, à fondre.

Plus la voix parlait, plus il pouvait voir les traits s'effacer; ce qui était la bouche était maintenant devenu une ouverture béante et irrégulière, un il venant en partie couvrir cette ouverture, qui engloutissait de plus en plus le bas du visage. La peau semblait être faite de cire, coulante comme des rigoles, tachant le sol en un bruit rappelant désagréablement de la cire tombant dans l'eau. L'odeur, celle de la chair trop cuite, se mit à envahir ses poumons, l'étouffant.

Il hurla, détourna son regard et courut dans la noirceur qui l'accueillit, laissant l'être seul pendant un moment. Il pouvait entendre les pas se rapprocher, la voix l'appelant, lui demandant pourquoi il s'enfuyait; plus il l'entendait, plus il redoublait d'effort, son souffle devenant court, sa vision, trouble.

«Est-ce que tout va bien, mon garçon? Je t'ai entendu crier... » lui demanda une autre voix, un murmure aussi audible qu'un filet d'eau tombant sur le sol.

Un bref regarda lui suffit pour voir le visage à moitié fondu, les traits horriblement déformés étant encore capable d'exprimer un message qui lui donnait un semblant d'humanité. Il essaya de reculer, mais sentit d'autres pas venant derrière lui; il était encerclé, il ne pouvait plus s'enfuir...

Il se ferma les yeux et hurla de plus belle, laissant la peur prendre contrôle sur la situation. Il hurla et hurla, ses cris se répercutant sur les murs, n'engendrant aucune réponse, jusqu'à ce que quelque chose rompe en lui; ses hurlements ne nécessaire point, mais aucun son ne sortit de lui autre que de bas gargouillement, se mêlant avec les murmures sombres des êtres autour de lui tandis qu'il perdait conscience.

Quand il reprit conscience, il était dans les bras de sa mère, qui lui lançait un regard chargé de reproche; son expérience dans le métro semblait ne pas avoir été au goût du jour...

« Je te laisse dans un endroit sûr, pour un court moment, et j'entends que tu fais une crise de panique? Encore une fois?» elle lui dit, ses paroles étant chargées de reproches.

Il essaya de dire quelque chose, mais elle le stoppa, mettant sa main sur sa bouche, ne désirant pas l'entendre.

« Non, je ne veux pas entendre une autre de tes histoires, une autre de tes excuses. Tu as crié au loup trop souvent; de toute façon, je suis sûr que les passagers ont subi plus de peur que toi » elle lui dit, venant détruire ses espoirs.

« Oh, ne soyez pas si dur envers ce pauvre jeune; les premières expériences peuvent être... effrayantes, certaines fois » dit une voix derrière eux, étrangement familière.

Il reconnut le même être qui l'avait abordé hors du wagon de métro; son visage était normal, mais il pouvait voir de petites rigoles se former, un indice de ce qui cachait véritablement derrière.

« À la prochaine... Paul »

Il se retint d'hurler tandis que sa mère l'emmenait hors de la station, la vision du visage en train de fondre emplissant sa vision...