Greenwood - Shooting Star FR

, , , , , , , , , ,

#1 of Vignettes FR

Greenwood Ep1 : Ikita débauche après une dure semaine à l'agence de détective.

Greenwood est un contexte moderne que j'ai improvisé pour mettre en scène un Ikita moderne et réaliste, sans autre pouvoir que son altruisme sans illusion.

Ceci est une histoire d'entraînement. J'improvise des histoires de 1000 mots max à partir d'idées parfois aléatoires pour améliorer ma technique et ma vitesse d'écriture.


Tic-Tac, Tic-Tac

J'observais l'horloge sur le mur alors que l'aiguille se rapprochait de l'heure fatidique de ma libération. Le silence régnait dans le bureau en cette heure tardive. L'agence de détective « Leo Investigation » n'a pas chômé cette semaine entre le scandale de la piscine où notre bon vieux maire, un bouc des plus antipathique, a trouvé le moyen de tromper ses sept femmes avec son toiletteur, et le Violeur de Vertu, ayant ciblé de nombreux jeunes s'aventurant dans les ruelles sombres et humides de Greenhood. J'avais besoin d'un bon repos.

Ding !

A peine eussé-je le temps de me lever que Leo passa la porte de son propre bureau. Il portait sa chemise de travail, mettant particulièrement en valeur son torse musclé. Son pantalon serré et la minutie de sa tenue, avec une cravate parfaitement nouée, une crinière impeccablement coiffée et des boutons de manchettes précisément ajustés, démontraient son soin de la présentation. En tant que Premier Détective de la ville, il se montrait souvent devant les caméras, prenant plaisir à cette débauche d'attention. Cependant, peu savaient qui tenait réellement l'agence en fin de compte.

« Ikita, m'interpella-t-il en prenant son imperméable, soit un bon archiviste et récupère le dossier du maire et les quelques photos restant sur ma table.

-- Très bien... confirmai-je sans grande conviction.

-- Un peu plus d'entrain que diable ! s'agaça-t-il remuant la queue vivement. Ranger quelques papiers n'est pas bien difficile ! »

Je m'exécutais pendant que le lion tourna les talons, en chantonnant et récupérant le verre d'alcool que je devais laisser à cet emplacement chaque soir avant de débaucher. Et, comme à chaque fois, je devais travailler une heure de plus sans être payer. J'avais tellement envie de lui envoyer la cafetière à la figure que j'en avais les moustaches qui frétillaient.

Une heure plus tard, ma tâche accomplie, je pris mon gilet et sorti du bâtiment en mettant mes écouteurs sous ma capuche. Je sélectionnais ma playlist nocturne sur l'écran de mon téléphone et une musique douce emplit mes oreilles d'une mélodieuse mélopée.

Il avait plu à torrent aujourd'hui et une bruine continuait à tomber. Les fines gouttes tombaient avec lenteur, éclairées par les lampadaires jaunâtres des rues vides de la ville créant des halos cerclés d'une fantaisie multicolore. La musique effaçaient l'atmosphère anxiogène crée par les monstres de métal hurlant sur la grande piste sombre et humide que seules arrêtaient les silhouettes fantomatiques errantes sur leur chemin et la puissante lumière rougeoyante de piliers les dominant des cieux.

Il ne me fallut que quelques minutes pour atteindre les montagnes d'acier traversant le fleuve. Je m'appuyais sur la rambarde, laissant ma queue humide se balançait avec nonchalance.

A une centaine de mètres de là, le ferry illuminait la surface des eaux troubles et polluées de la capitale provinciale. Le vent favorable m'amenait de douces odeurs de sucre et de chocolat. Je retirai mes écouteurs et éteignit mon téléphone pour me laisser bercer par les frottements du vent marin dans la fourrure de mes oreilles. Ce dernier portait les sons et odeurs du bateau ; une fête s'y déroulait. Je discernais les effluves d'un alcool ancien, le sang cuit d'une proie malheureuse et la voix envoutante, mais à peine discernable, d'un jeune chanteur de cabaret.

Je croisais les bras et les jambes, observant le ciel vide et éclairé des quelques étoiles les plus lumineuses. Le ciel de la montagne avec ses milliers de lucioles lointaines me manquait terriblement. Je fermais les yeux pour me rappeler et la musique reprit dans mon esprit. L'insouciance, le calme, les plaisirs innocents, l'odeur des arbres, tout cela me revenait.

Souvent à cette époque, lorsque je voyais une étoile filante, je faisais le vu d'avoir une vie intéressante et pleine d'aventures en chassant les méchants et les criminels pour les enfermer loin de ceux à qui ils faisaient du mal. Mais je n'étais qu'un enfant sans savoir que c'était ceux-là même qui contrôlaient ce monde que je voulais découvrir.

J'ouvris les yeux pour voir le ciel se fendre d'une trainée incandescente et lumineuse. Bien plus grande que dans mon souvenir, un plus grand vu devait être fait. Je repensais à ma vie vide de sens, exploité et invisible, servant d'un détective corrompu. J'ouvris ma gueule, et prononça mon souhait, ce rêve que j'avais abandonné.

« Je souhaite aider ceux qui en ont besoin. »