[Story - French] Les enfants ne sont pas des jouets - chap 1

Story by Vinsifroid on SoFurry

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First chapter of a small story in French - English translation will follow in the next weeks (or months)

En français

Une petite histoire que j'ai écrit voici quelques mois maintenant, j'ose enfin la poster sur internet ^^

Je poste ici le premier chapitre, elle en contient 4, je les posterai les prochains dimanches.

Comme c'est la première fois que je poste quelque chose, toute critique sera extrêmement appréciée (bonnes comme mauvaises).

Merci d'avance =D

Si vous désirez une version pdf, visitez la soumission sur Furrafinity (comme apparemment on ne peut pas upload sur sofurry) : https://www.furaffinity.net/view/27103667/

This story belongs to me, Vinsifroid

Cette histoire m'appartient, Vinsifroid


Les enfants ne sont pas des jouets - Chapitre 1 : Une journée normale


« Fais attention, tu vas nous faire repérer !

--- Humpf j'ai rien fait ! »

L'adolescent eut à peine le temps de terminer sa phrase que la porte qu'il essayait de crocheter l'envoya valdinguer sur le dos.

« Que- quoi ?! Encore vous ?! » Lança une voix derrière eux.

Il eut à peine le temps de voir la tête du buffle dans l'encadrement de la porte, que son ami l'avait déjà pris par le bras pour le tirer hors de la cour.

« Putain c'est pas vrai t'as encore tout fait foirer !

--- Ne revenez plus jamais ici !! Vous m'avez compris ?! La prochaine fois je vous aurai à la carabine !

--- Faudrait déjà que tu saches viser gros tas !

--- Quoi ?! »

Robin accéléra en entendant les lourds pas du bovidé derrière lui. La dernière chose que Robin avait envie était de servir comme carpette dans l'entrée d'un si charmant anthro.

Par chance, les deux vagabonds réussirent avec quelques peines à le perdre dans des étroites ruelles. A travers les étroits chemins humides de ce côté de la ville, ils se rendaient à leur base d'opération. Ou tout du moins, c'est ainsi que Robin surnommait le petit coin humide et sombre situé en dessous du pont Tatayet et qui leur servait provisoirement de maison. La police préférait le terme plus élégant de ``campement illégal''. Mais Robin et son compagnon n'en avaient rien à faire de ce que pouvait penser la police.

Gregory étant bien plus rapide que Robin, était déjà arrivé depuis 5 bonnes minutes. Haletant, Robin le rejoignit sur le carton qui leur servait de table, de canapé et de lit de fortune.

Même s'il commençait à être habitué à ces courses-poursuites incessantes, il pris tout de même quelques temps afin de regagner son souffle. De toute façon, il savait qu'une fois qu'il se serait remis de son sprint, le blondinet lui toucherait deux mots. Il n'y avait donc pas besoin de se presser.

L'adolescent en question, son compagnon d'infortune, faisait l'état des dommages. Il avait la mine sévère et pour cause, tous les plans qu'il avait pour la journée étaient tombés à l'eau. Le problème ne serait en fait pas si grave si cela ne faisait pas déjà plusieurs jours que cela durait. Et Robin tenait une grande part de responsabilité dans ces bourdes à répétition.

« Rob...On a encore rien trouvé pour ce soir... »

Robin soupira. « Je sais... »

Gregory s'apprêtait à rajouter quelque chose mais l'autre le coupa avant.

« Je sais ce que tu vas dire... J'ai encore merdé je sais...

--- Pourquoi tu devais te mettre si proche de la porte comme ça ? Un coup d'oeil par la fenêtre et on était cramé.

--- je te l'ai déjà dis. J'ai encore du mal à crocheter...

--- Ah ça j'avais remarqué merci, la prochaine fois toque à la porte ça sera plus efficace ! »

Greg était littéralement rouge de colère. Si Robin avait appris quelque chose en deux mois, c'était qu'il ne valait mieux pas mettre le blond en colère.

« Je commence à croire que j'étais mieux seul. »

Il se leva pour aller s'asseoir près des berges du fleuve, lui tournant le dos.

Robin baissa les yeux. Il espérait vraiment que son compagnon ne le laisse pas tomber comme les autres. Il appliquait pourtant tout ce que son aîné lui disait de faire. Il essayait de l'aider pour trouver de la nourriture, il repérait des lieux pour d'autres planques, il guettait les flics au coin de la rue sans se faire prendre. il essayait par tous les moyens de faire comme lui. Mais le soucis, c'est que généralement, il le faisait mal.

Mais la vie de rue ne donnait aucune place aux maladroits. « Pas de seconde chance pour les trouillards » lui avait une fois dit un autre vagabond. Le jour d'après il s'était fait embarquer dans une rafle de la police. En réalité, il ne devait sa vie qu'à la débrouillardise de son compagnon Gregory.

Il sentait qu'il était en colère contre lui. Après tout, c'était de sa faute s'ils n'avaient encore rien mangé depuis 3 jours. Et pourtant cela avait bien commencé 1 mois auparavant. Gregory avait décidé spontanément de l'aider voyant qu'il n'arrivait à rien. Oh Robin arrivait bien à se débrouiller seul d'habitude, mais depuis quelque temps il avait énormément de mal a trouver de la nourriture en ville. Après 1 mois, il commençait déjà à regretter de devoir supporter ce chaos ambulant.

Mais jusqu'à présent, il était le seul sur qui il pouvait compter. Tous les autres gamins des rues le traitaient comme leur faire-valoir. A vrai dire, il ne pouvait pas vraiment le considérer comme un ami. C'était plus une opportunité bonne à saisir. Et c'était réciproque.

« Il va commencer à faire noir, peut-être que si on cherche dans les poubelles y aurait moyen de trouver des restes. » dit Gregory le sortant de ses pensées.

« Avec un peu de chance ouais... », répondit-il, un peu hésitant.

« Si on ne comptait que sur ta chance, c'est sûr qu'on servirait déjà de repas aux corbeaux. »

Il se leva et se mit en route sans dire un mot de plus. Robin se dépêcha de le suivre. Il ne lui faisait pas assez confiance pour s'attendre à ce qu'il lui en laisse un peu.

Ils cherchèrent pendant plusieurs minutes, minutieusement, faisant attention à n'oublier aucune poubelle. Mais ils ne trouvèrent que quelques restes de crème glacé et des restes de fausse viande trop cuite. Mais de la nourriture reste de la nourriture. Cela pouvait au moins apaiser l'estomac un temps. Cependant son ventre le faisait souffrir encore plus que d'habitude. Le fait d'avoir nourri son estomac si désespérant vide, lui faisait envie d'en avoir plus, et il ne pouvait pas vraiment le blâmer.

C'est ainsi qu'ils rentrèrent du shopping. Le ventre à moitié rempli mais calmé, au contraire de leur tension.

Après s'être couché sur leurs cartons respectifs, ils se souhaitèrent bonne nuit.

Peut-être que Grégory ne le pensait pas vraiment au final.

La nuit fut courte. Un autre raid des forces de l'ordre les avait obligé à bouger en pleine nuit. Après s'être dépêché de ramasser le peu d'affaires qu'ils possédaient, les deux ados avaient couru à en perdre l'haleine.

Après plusieurs heures à vagabonder dans les rues désertes, ils se réfugièrent finalement dans un passage peu éclairé du centre ville. Celui-ci avait l'avantage d'être situé en hauteur du reste de la ville, ce qui avait naturellement mené à le rendre entièrement piétonnier. De prime abord, les citadins s'étaient émerveillés de cette avancée moderne. Mais une des conséquences fut qu'il était devenu difficile d'y accéder, y compris pour la police. Parfait pour deux sans-abris.

Ils s'étaient provisoirement installés dans un chantier d'immeuble. De nombreuses poutres en acier et grilles métalliques les cachaient bien des rues habituellement bondées. L'endroit ne serait en revanche pas sûr la journée, les ouvriers auraient tôt fait de les dénoncer.

Après s'être sommairement installé et assuré que personne ne les suivait, ils se mirent rapidement à réfléchir à un plan d'attaque pour la journée. Ne pas avoir beaucoup dormi de la nuit ne l'empêchait pas d'être concentré sur les instructions que lui donnait son aîné. Gregory avait trouvé pour la douzième fois le plan parfait pour survivre le mois.

Non loin de leur cachette, se trouvait un supermarché assez fréquenté des bourgeois du centre-ville. Ceux-ci entraient les mains vides et ressortaient avec des sacs remplis. Et en période hivernale, c'était même exagéré par rapport au reste de l'année. Gregory présenta ça comme une chasse. Un appât et un chasseur. Il partait pour être l'appât en interpellant certaines personnes sortant du magasin tandis que Robin devait se faufiler derrière eux afin de soulager leurs sacs de quelques biens.

Robin était un peu dubitatif face aux extravagances de son compagnon mais n'en dit pas un mot. Il était déjà assez agacé par ses échecs à répétition, pas la peine de l'énerver encore plus.

Cependant, rien ne pouvait préparer l'impétueux garçon face au bilan final après plusieurs heures de chasse.

Rien. Zéro. Nada.

Ce n'était pas faute d'avoir essayé. Mais parmi la foule de personnes entrant et sortant, c'était quasiment impossible de ne pas se faire voir par d'autres clients. Après s'être presque fait attrapé par des agents de sécurité, ils se retrouvèrent près de leur cachette provisoire pour une revue de la situation. Gregory ne mâchait pas ses mots.

« Tu le fais exprès ou quoi ?! C'est pas possible d'être aussi gauche ! »

Il faisait les cent pas devant lui. Restant silencieux, Robin attendait simplement que l'orage passe. Mais cette fois-ci il ne semblait pas vouloir passer.

« Bon j'en ai marre », il le pointa d'un doigt accusateur, « La prochaine fois je me barre, et tu te débrouilleras tout seul »

Robin n'en croyait pas ses oreilles.

« Quoi ? Tu vas me faire ça ?! »

Il ricana.

« Et pour peu que je vais le faire. Ça fait un mois que je t'ai pris sous mon aile parce que tu crevais de faim ! Et regarde comment tu me remercies ?! » Il souleva un pan de son pagne, lui révélant son corps cadavérique. « Il y a un mois j'avais encore un peu de graisse sous la peau ! »

C'est trop fort. Selon lui c'est moi la cause de tous ses problèmes ?! pensa Robin. Il serra les poings.

« Greg moi aussi je suis dans le même état. Et je veux pas être méchant mais c'est pas moi qui aie eu l'idée de venir en ville parce qu'apparemment il y a plus de bouffe. »

Il se massa les tempes bouillant de rage.

« Bon. Je te laisse une dernière chance. On en fait encore un maintenant. Si tu le rates cette fois-ci, tu dégages

--- Quoi ?! Mais c'est quasiment impossible avec cet-

--- Pigé ?

--- Mais-

--- Pigé Robin ? Ou tu préfères te barrer maintenant ? »

Robin réfléchit quelque instants. Gregory était dégueulasse avec lui mais au moins, ensemble ses chances de survies étaient doublées.

« Pigé...

--- Ben vas-y alors ! »

Ils s'approchèrent une nouvelle fois de l'entrée. Il était midi. Les gens affluaient pour venir chercher un casse-croûte pour leur dîner. Beaucoup de personnes disponibles, mais peu de choix possibles. Robin était assez nerveux. Il y a avait beaucoup d'anthros dans les parages. Il se tint malgré tout prêt à côté d'une benne à ordure, attentif à tout geste provenant de son complice.

Soudain, Greg lui fit signe des mains. C'était le signal.

Doucement, Gregory s'approcha d'un couple sortant du magasin, les bras chargés de sac à commissions, marchant assez rapidement. Robin ne put s'empêcher de frissonner à la vue des deux queues pendantes traînant derrière eux.

Évidemment il a encore eu le bon goût de choisir deux de ces horreurs à fourrure. Il sait très bien à quel point je les hais.

Gregory mis son plan à exécution. Il avança vers eux tout en boitant avec sa main tendue, faisant mine de demander quelques pièces aux passants. Bien sûr, la plupart des gens l'ignoraient totalement. Lorsqu'il fut à leur niveau, il leur adressa la parole : « S'il vous plaît, auriez vous une petite pièce pour un pauvre enfant ? »

Le coupla s'arrêta confus. Une voix masculine lui répondit.

« Nous n'avons rien. Au revoir »

Il voulu partir mais son partenaire le retint.

« Enfin Za ! Regarde-le, c'est juste un pauvre gars.

--- Andy... Il y a beaucoup de faux mendiants tu sais...

--- Je dis la vérité monsieur. Ça fait 5 ans que je dois survivre par moi-même. S'il vous plaît... »

Tandis que Grégory faisait la parlotte, Robin avait eu suffisamment de temps pour s'approcher d'eux, se faisant le plus discret possible. Il palpa chaque élément à l'intérieur du sac, jaugeant chaque produit.

« Allez Za, donne lui quelque chose, c'est pas comme si ça allait nous ruiner. »

Le loup noir se tourna vers son compagnon en grognant assez bruyamment.

« Allez André on s'en va, j'ai pas confiance, il- »

C'est alors que Robin sentit son bras sauvagement agrippé. Il lâcha soudainement les fruits qu'il tenait lorsqu'il vit deux pattes noires le serrer fermement. Le cur de Robin s'arrêta alors que son cerveau lui intimait l'ordre de courir le plus loin possible.

« Regarde ce que je viens de trouver ! Il était en train de fouiller dans ton sac !

--- Quoi ?! »

Ils se tournèrent tous les deux vers lui. C'est à cet instant que Robin découvrit leurs espèces respectives, et ce qu'il vit ne lui fit pas plaisir du tout. Le loup le tenait fermement tandis que son compagnon, un léopard, le dévisageait lentement d'un il circonspect.

D'habitude, lorsqu'on le prenait sur le fait, ce qui était déjà arrivé de nombreuses fois déjà, Robin se détachait de son assaillant et courrait le plus vite possible. Mais cette fois-ci, il était complètement tétanisé par la peur. Il se rendit compte que non seulement il s'était attaqué à deux prédateurs, mais en plus l'un d'entre eux était un léopard. Un félin.

Il jeta un regard terrorisé à Gregory, le suppliant de l'aider. Mais Gregory se contenta de lui rendre son regard.

« Je vais vous apprendre les bonnes manières »

Le loup montra les crocs jetant des regards énervés à chacun d'entre eux. Malgré le danger, Robin ne pouvait bouger un muscle de son corps. Il regardait tour à tour le félin et Gregory, lui suppliant du regard de l'aider. Mais il détourna subitement la tête.

« Monsieur je n'y suis pour rien. je voulais juste une pièce...

--- Quoi ?! S'écria Robin.

--- Ça va, allez vas-t'en. »

Le loup lui donna une pièce de monnaie. Gregory la pris et parti, sans autre mot.

« Nooon ! »

Robin n'en croyait pas ses yeux. Son compagnon l'avait abandonné aux mains d'un loup et d'un félin.

Le loup le tint encore plus fort. Les muscles affaiblis du garçon ne pouvait pas rivaliser avec ceux du loup.

« Toi par contre, tu vas faire un petit tour au poste de police.

--- Non s'il vous plaît non pas la police ! »

Robin essaya par tous les moyens de se libérer de l'étreinte mais il n'arrivait pas à bouger d'un iota. Les passants commençaient à regarder dans leur direction, curieux de l'étrange raffut qu'il faisait.

« Tu crois peut-être que tu es au dessus des lois mmh ? Tes parents t'ont très mal éduqué on dirait. »

Le léopard, qui se tenait un peu en retrait jusqu'à présent s'avança vers lui.

Malgré la menace du loup, il ne put s'empêcher de reculer derrière lui. Le léopard s'arrêta net, ne s'attendant visiblement pas à ça.

« Za, ce gosse a l'air complètement paumé.

--- Et quoi ? Ça lui donne la permission pour tout ?

--- Non mais-

--- Voilà, donc direction le poste. »

Il se remit à marcher au milieu du troupeau de badauds qui s'était formé, l'entraînant par le bras.

« Monsieur, vous me faites mal... »

Il serrait son bras tellement fort qu'il ne sentait presque plus sa main. Robin se retenait pour ne pas pleurer de douleur. Il ferma les yeux, cherchant dans sa mémoire toutes les fois où il avait dû affronté une situation similaire afin de peut-être trouver un moyen de s'échapper, tout cela pour ne trouver que le néant. Mais le léopard le sortit de ses pensées.

« Za attends avant de faire ça ! »

Le loup se tourna vers lui et lui répondit sèchement.

« Quoi André ?

--- Tu trouves normal qu'un enfant de cet âge soit dans la rue à voler des cadis de supermarchés ? »

Retrouvant un peu de calme. Le loup relâcha un peu son étreinte. Robin en profita aussitôt et mordit son bras de toutes ses forces. Il le relâcha immédiatement en émettant un petit « Yelp! ». Robin ne demanda pas son reste et couru à travers la foule. Les badauds choqués par la réaction de l'adolescent ne tentèrent rien pour le stopper.

Il courait à toute allure à travers les ruelles de la ville, bousculant des gens sur son passage. Après quelques minutes, il arriva enfin à sa planque. Il n'y avait déjà plus rien, Gregory avait tout emporté avec lui, même ce qui ne lui appartenait pas.

Robin ne resta pas longtemps à contempler le vide, il repartit aussi sec.

Il se remit alors en route. Seul. Cela faisait bien longtemps depuis la dernier fois qu'il avait été seul. Il secoua la tête. Cela n'était pas la première fois que cela arrivait pourtant. La plupart des gens qu'il avait rencontré n'étaient jamais resté. Et une bonne partie d'entre eux s'était juste servie de lui. Gregory ne faisait pas fait exception à la règle.

Robin se hâtait dans les rues de la ville. Il faisait froid. Très froid même. Les fêtes de fin d'année approchant, le temps associé arrivait également. Marcher permettait au moins de se réchauffer. Et d'oublier soucis et mauvaises pensées. Cependant, plus il marchait, et plus il prenait peur de ne pas pouvoir passer l'hiver. La météo indiquait déjà que cet hiver allait être le plus glacial de ces 15 dernières années.

Les gens le dévisageaient sur son passage. Dans un quartier si chic de la ville, c'était rare de voir quelqu'un se traîner dans de telles loques. Robin regrettait un peu la campagne et les choix désastreux de Gregory. Il s'y sentait tranquille à la campagne. Certes, trouver un abri était plus difficile, mais la nourriture était abondante là où on savait chercher. De plus il y avait beaucoup moins de monde. L'air de la ville grouillante de gens lui était suffocant.

Et pourtant alors qu'il marchait au milieu de dizaines de brasseries et de snacks, cela n'avait jamais été aussi dur de trouver de la nourriture.

Au loin, le son du carillon de l'hôtel de ville se fit entendre. Robin compta chaque son de cloche dans sa tête. Il était seize heures.

Seize heures déjà ?

Le temps passe vite. Et il n'avait toujours rien trouvé. Il pourrait toujours chercher dans des bennes à ordure se dit-il. Les restaurants jettent quantité de nourriture encore comestible. Encore un conseil de Gregory. Mais il ne pourrait passer à l'action que tard dans la journée.

N'ayant rien d'autre à faire, il prit son temps pour se balader en ville. Il n'avait jamais vraiment eu de temps pour visiter. Les rues pavées du centre-ville se prolongeaient sur plusieurs centaines de mètres, laissant aux piétons la liberté de marcher là où ils le souhaitaient.


Les heures passaient alors que le temps s'assombrissait. Les oiseaux s'étaient tus depuis plusieurs minutes déjà et le vent faisait vibrer les feuillages. La nuit promettait d'être agitée.

Robin se leva de son coin de verdure où il s'était assoupis. Les gens couraient de toute part pour se mettre à l'abri, la présence d'un orage proche les forçant à rentrer chez eux. Robin devait maintenant se trouver un abri couvert. Le petit parc urbain où il s'était réfugié ne le protégerait certainement pas du mauvais temps.

Les restaurants fermaient boutique les uns après les autres, faute de clients. L'ado se dit que c'était peut-être le bon moment pour fouiller les poubelles. En faisant attention de ne pas paraître suspect évidemment.

Évidemment, ceux-ci connaissaient les vieux trucs. Soit les poubelles étaient inaccessibles derrière un grillage, soit il étaient verrouillés à l'aide d'un cadenas. Aucun restaurant de la rue n'était accessible. Robin fit deux tours du pâté de maison pour en être sûr. Il savait qu'il y avait probablement d'autres poubelles accessibles hors du centre-ville, mais il n'avait pas le temps. L'orage se levait.

Marchant machinalement le long du trottoir, il tentait de se faire une liste de tous les abris possibles pour la nuit.

Il pouvait déjà rayer le parc de sa liste. Trop exposé et puis des gardiens passaient régulièrement faire le tour. Les chantiers étaient également hors de question.Il n'avait aucune envie de se prendre une planche ou un marteau sur la tête pendant la nuit. Les ponts étaient une possibilité mais il y avait toujours le risque que le niveau de l'eau ne monte tellement qu'elle ne vienne recouvrir les berges.

Plongé dans ses réflexions, Robin ne vit pas la vitre en plexiglas en face de lui.

« Ouf ! »

S'étalant par terre les quatre fers en l'air, Robin se frappa mentalement la tête. Sa chute fit rire quelque passants. À moitié gêné, Robin accepta la main d'un vieil homme qui l'aida à me relever.

« M-merci »

L'homme ria de bon cur.

« Il n'y a pas de soucis. En tout cas, c'est bien la première fois que je vois quelqu'un se prendre aussi brutalement l'abribus Ahahahah

--- La vitre de l'abribus ? demanda-il confus.

--- Ahahahah oui l'abribus, là où on attends le bus », il répondit riant de plus belle.

Toutes les personnes présentes à l'intérieur de celui-ci les regardaient, c'est à dire environ une dizaine. Ils étaient à l'abri du vent et de la pluie grâce aux vitres en plexiglas. C'est alors que l'ado eut une idée.

« Hum monsieur vous savez à quelle heure passent les derniers bus ? »

Il fronça les sourcils et pris une tête pensive.

« Mmm je pense bien que le prochain est le dernier pour aujourd'hui mon gars. Les effectifs sont réduits le samedi. Mais je pense que- »

Un bruit de klaxon l'interrompit brutalement. Il pris rapidement son sac alors que les autre personnes commençaient à eux-mêmes prendre leur affaires.

« Ah et bien le voilà justement, va demander au chauffeur, il saura sûrement te répondre !

--- D'accord. Merci beaucoup monsieur »

Il jeta un il au petit édifice désormais vide alors que son interlocuteur se rendait également dans la file. Une banquette de trois personnes faisait la longueur de l'abris-bus.

Il sera parfait pour la nuit se dit Robin, et avec un peu de chance personne pour me déranger .

Cependant avant de se précipiter à l'intérieur, il suivit le conseil de l'homme et se rendit à la cabine du bus pour interroger le chauffeur.

Après quelque minutes, Robin était assis sur la banquette de l'abri-bus satisfait de sa trouvaille. Le chauffeur lui avait affirmé qu'il n'y aurait plus qu'un dernier bus vers 19h, soit une heure plus tard.

La nuit promettait d'être calme finalement. Protégé du vent et de la pluie, il ne manquait qu'un peu de chauffage pour que ça soit parfait. L'endroit était maintenant désert, mis à part quelques personnes attendant à l'extérieur. Il se coucha sur la banquette, le bout de ses pieds pendant légèrement au bout de celle-ci. Il se mit rapidement en boule afin de garder la chaleur, restant vigilant quant aux passants venant s'arrêter tout près. D'autres usagers du bus se dit-il. Par chance ils semblaient vouloir rester à l'extérieur. Il serait plus tranquille ainsi.

Finalement, la journée n'avait pas été si mal se dit-il. A part la trahison de Greg et l'altercation avec ces deux anthros évidemment. Plusieurs fois pendant la journée, il avait regardé derrière lui pour être sûr qu'ils ne le suivaient pas.

Je suis bien trop rapide pour eux se dit-il. Il faudrait vraiment un miracle pour qu'ils me retrouvent maintenant.

« Encore toi ?! »